Ce qui me séduit le plus dans le nord, c'est l'atmosphère. Je ne parle pas des "conditions atmosphériques" parce qu'elles ne constituent pas, à l'évidence, l'atout majeur de la région (ou alors pour un lorrain). Non, je parle de" l'atmosphère", ce truc indicible qui flotte et donne à l'air sa consistance, ce truc par lequel on parvient, parfois, à percevoir la couleur que les choses et les gens ont à l'intérieur. Celle du nord fini par vous envelopper et par vous imprégner l'âme. Sans hâte. Sans violence. Vous vous sentez lentement submergé par une envie de bière et de frites, le terril voisin et le beffroi vous semble soudain familier et vous sentez une irrépressible envie d'adresser un "Ej t'arconnôs ti z'aute, t'es d'min couin !" au premier quidam croisé… Pour peu que vous passiez près d'un hôtel, vous finissez par en avoir la gueule, de cette atmosphère du nord. Bref, vous vous teintez lentement; par devers vous, de cette couleur locale.
Si vous voulez comprendre ce que je raconte, allez doncdans un bistro. Ce sont des concentrés d'humanité, un peu comme un bouillon où, à l'image des légumes, les gens se mélangent et infusent et où se condense le goût de leur vie. Celui du nord est…
Voilà une petite impro toute simple pour essayer de l'évoquer
250g de riz à risotto
Un gros blanc de poireau
Une grosse échalote
40g de maroilles
25cl de 3 monts
Du bouillon de poule
Une cuillère à soupe de crème fraiche (grosse la cuillère)
Emincez le poireau et ciselez l'échalote. Faites chauffez un peu de beurre dans une casserole (ou dans un wok) et faites les doucement suer. Ajoutez le riz et faites le blondir dans le mélange. Ajoutez une petite louche de bière puis remuez jusqu'à absorption. Ajouter une louche de bouillon de poule puis remuez jusqu'à absorption. Continuer jusqu'à obtenir un riz al dente à l'intérieur et crémeux à l'extérieur. Finissez en incorporant le maroilles coupé en petits dés puis la cuillère de crème.